[Notiz Mordtmann 19. 6.]
In Angora sei kein Kriegsgericht; doch würden die dort (d.h. in Ajarek bei Angora) in Haft befindlichen Armenier zur Verfügung der Kriegsgerichte hier und in Diarbekir gehalten, und dem betreffenden Gericht zugeführt.
Anscheinend werden die Daschnakistenprozesse in Diarbekir verhandelt, wohin letzthin auch Zohrab Efendi von hier verschickt worden ist.
[Memorandum 21. 6.]
Prêsqu'en même temps les Arméniens expulsés de Diarbékir et qui étaient dirigés sur Mossul ont disparu en route; les radeaux sur lesquels on les avait embarqués sont arrivés vides à Mossul et les eaux de l'Euphrate charriaient pendant quelques jours les cadavres mutilés des massacrés.
Des massacres partiels ont eu lieu dans le district de Khissiz.
Ces événements sont regrettables sous tous les rapports.
Il est à prévoir que les puissances ennemies en profiteront pour fomenter l'agitation parmi les Arméniens; et les nouvelles qu'on en répondra à l'étranger ne manqueront pas de provoquer l'indignation générales dans les pays neutres, surtout dans les États Unis dont les représentants s'intéressent depuis quelque temps au sort des Arméniens en Turquie.
A part cela, il est à craindre qu'à la suite de ces massacres qui coïncident avec l'exécution d'une vingtaine d'Arméniens dans la capitale, la population Arménienne ne se livre à des actes de désespoir en se soulevant ouvertement contre le Gouvernement et en attentant à la vie de ceux qui se trouvent à la tête du gouvernement et qu'elle accuse d'être les promoteurs de ces persécutions.
Le gouvernement d'Allemagne croît de son devoir comme puissance amie et alliée de la Turquie d'attirer l'attention de la Sublime Porte sur cette situation et sur les conséquences qui en pourraient résulter au détriment de leurs intérêts communs, tant pendant la guerre actuelle qu'après, lors de la conclusion de la paix.
L'ambassade pense qu'il serait d'urgence de donner des ordres péremptoires aux autorités provinciales d'empêcher par tous les moyens le retour de pareils incidents; elle pense également qu'ils serait prudent de surseoir momentanément à l'exécution des arrêts de mort déjà rendus ou à rendre contre des Arméniens par les cours martiales de la capitale et dans les provinces, surtout à Diarbékir et à Adana.