1915-09-12-DE-002
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Quelle: DE/PA-AA/R14087
Zentraljournal: 1915-A-27190
Erste Internetveröffentlichung: 2003 April
Edition: Genozid 1915/16
Praesentatsdatum: 09/17/1915 a.m.
Laufende Botschafts/Konsulats-Nummer: A No. 123
Zustand: A
Letzte Änderung: 03/23/2012


Der Gesandte in Sofia (Michahelles) an den Reichskanzler (Bethmann Hollweg)

Bericht



A No. 123
Sofia, den 12. September 1915.

Mit Bezug auf den Bericht vom 18. v.Mts. – A No 104.

Im Anschluss an meine frühere Berichterstattung in betreff der Lage der Armenier in der Türkei beehre ich mich Euerer Exzellenz anbei in Urschrift eine an die Kaiserliche Gesandtschaft gerichtete Eingabe des hiesigen Armenischen Komitees nebst Anlagen gehorsamst vorzulegen. Die Schriftstücke enthalten einen eindringlichen Protest gegen die von der Türkei gegenüber den Armeniern gegenwärtig befolgte Ausrottungspolitik und bringen zahlenmässige Angaben über die Heimsuchung des armenischen Volkes.

Eine armenische Abordnung ist in diesen Tagen vom Ministerpräsidenten empfangen worden, und Herr Radoslavow hat nach Anhörung ihrer Beschwerden versprochen, zugunsten der Armenier in Konstantinopel Schritte zu unternehmen. Eine über diesen Empfang in dem offiziös gespeisten ”Echo de Bulgarie“ vom 9. d.Mts. erschienenen Notiz beehre ich mich im Ausschnitt beizufügen.


Michahelles


Anlage 1

Memorandum


Selon les sources véridiques, nous affirmons que depuis le 25 mai de cette année les événements sont précipités et pour la population arménienne de l'Empire Ottoman s'est crée une situation insupportablement douloureuse.

Jusqu'aujourd'hui on croyait que le gouvernement turc éloignait seulement la population arménienne de quelques localités de Cilicie et les transportait par force. Pour Erzéeroum il n'y avait que des bruits inquiétants.

Mais maintenant nous savons d'une façon certaine que le gouvernement turc a expulsé non seulement toute la population arménienne de Cilicie les exilant dans les déserts d'Haleb, mais aussi tous les Arméniens de la Turquie en général.

Ainsi donc tous les Arméniens du vilayet d'Erzeroum et à partir des villes de Sassoun et Césarée jusqu'à Diarbékir et Edesse, les Arméniens des vilayets de Trabizonde, Sivas, Kharpout, Bitlis et Van sont expulsés vers les déserts de Mésopotamie entre Mossoul et Bagdad.

Le gouvernement turc a pris le soin de ne laisser aucun Arménien dans ces régions et tous les biens mobiliers et immobiliers sont distribués parmi les tribus turcs des voisinages.

Il est inutile de mentionner que les expulsés n'ont pas été en état de prendre quoique ce soit avec eux, parce que le gouvernement avait déjà réquisitionné tous les moyens de communication.

"Arménie sans Arméniens"! Voilà le programme infernal du gouvernement turc. Les exilés arméniens étaient obligés de marcher pendant plus que deux mois pour arriver à leur destination dans le désert qui leur servira comme cimetière. Déjà d'après les renseignements parvenus les chemins par lesquels ont passé ces malheureux expulsés sont couverts par les cadavres de ces Arméniens qu'ils sont morts comme des martyrs.

Les ondes d'Euphrate emportent les corps des morts. De cette masse énorme de population rien que débris sont parvenus à leur destination dans le désert, où ils sont prédestinés à une mort certaine parce qu'ils sont privés de vivres. C'est un terrible moyen pour exterminer définitivement les Arméniens de la Turquie sans bruit et sans faire prononcer le mot massacre.

Il faut avoir toujours en vue que les hommes de 20 à 45 ans se trouvent dans les rangs de l'armée; de 15 à 20 et de 45 à 60 ans sont employés pour les divers services de l'armée. Quant à ceux qui sont libérés du service militaire par le payement du taxe d'exonération sont arrêtés sous différents prétextes de sorte que les expulsés sont particulièrement composés de femmes, d'enfants et de vieillards. Ces malheureux sont obligés de voyager par de tels chemins que même en temps normal manquait complètement de sécurité.

Les tchétas et bachibozuk turcs, ainsi que les gendarmes et officiers d'état sont absolument libres d'assouvir leurs passions en violant les femmes privées de défense. Nous avons appris que par endroit, ces pauvres êtres étaient obligés, pour sauver leur vie, d'accepter la religion musulmane comme un moyen désespéré. Les cours martiales condamnent à mort tous les Arméniens même quand ils se trouvent sous une légère accusation. Si on trouve sur quelqu'un une arme, une image ou un livre même non prohibé, ceci devient suffisant pour le condamner à mort.

Ils sont déjà sans nombre ceux qu'ils sont pendus à Constantinople, à Césarée, à Diarbékir etc. D'autres, d'après les ordres donnés par les cours martiales sont tués en route pendant qu'on les transportait d'une ville à l'autre.

Il serait superflu de mentionner toutes les tortures supportées par la population arménienne sous prétexte de chercher des armes. Aucune institution (églises, écoles, etc.) n'est restée à l'abri des perquisitions. Elles sont profanées, saccagées, ruinées.

Les prélats aussi ne sont pas ménagés dans ce carnage. Les évêques de Brousse, de Trabizonde, de Césarée et de Tchasandjak sont envoyés devant les cours martiales.

L'évêque de Diarbékir est mort sous les coups dans la prison de l'endroit.

Il est impossible d'avoir des nouvelles des autres colonies arméniennes parce qu'en général toute communication est défendue à la population arménienne de l'Asie Mineure avec le monde extérieur.

Les alentours de Van et de Bitlis sont incendiés et les habitants assassinés ignominieusement.

Dans les premiers jours du mois de Juillet il y a eu des massacres à Karahisar ou même les enfants ne sont pas épargnés.

Vous voyez donc que les Arméniens de la Turquie vivent leurs derniers jours et rien ne pourra les sauver de l'extermination.

A part ces atrocités, le gouvernement turc a formé des commissions spéciales dont le rôle consiste à mettre en ruine tous les endroits habités par les Arméniens et distribuer aux islams les biens des Arméniens expulsés,- maisons, magasins, champs etc. Les jeunes filles et les jeunes femmes Arméniennes sont appropriées comme de biens. A ce propos, le mot d'ordre des turcs etc. "le bien de giavour appartient par droit aux musulmans".

En réalité il n'existe plus d'Arméniens dans toute l'Arménie. Toutes les églises et couvents sont convertis en mosquées, en casernes et en écuries.

Les turcs et les Kurdes sont devenus maîtres de tout. Tandis que les Arméniens, les maîtres légitimes, sont expulsés vers les déserts de Mésopotamie.

Nous n'avons absolument aucune nouvelle de ces exilés et nous ne savons pas s'ils sont arrivés à leurs destinations ou s'ils sont encore vivants ou non. Nous savons seulement une chose, et positivement, que le 90% de la population expulsée est massacrée, soit en route, soit par la faim et par la fatigue; et les restants sont dispersés parmi les tribus sauvages Kurdes dans les environs d'Haleb et de Mossoul.

D'après la liste ci-jointe on se rend compte de la proportion énorme du nombre des massacrés, des disparus, des Arméniens convertis en islam et des pendus, ainsi que des prélats pendus, assassinés, emprisonnés et exilés.



La liste des Arméniens qui par suite des expulsions en masse sont assassinés, disparus et islamisés

1. Ismide - 65000 âmes
2. Armach - 5000
3. Brousse - 25000
4. Bandyrma - 15000
5. Césarée - 45000
6. Sivas - 81000
7. Edesse - 23500
8. Amassia - 25000
9. Chabin-Karahisar - 25000
10. Samsoun - 20000
11. Trebizounde - 32700
12. Erzroum - 75000
13. Eriza - 25000
14. Baibourd - 17000
15. Pasen - 10500
16. Terdjan - 15000
17. Kemakch - 10000
18. Kharpout - 45000
19. Kehi - 24000
20. Sezert - 25000
21. Diarbekir - 55100
22. Eguin - 10200
23. Arabguir - 19500
24. Tchemechguadzak - 9000
25. Haleb - 15800
26. Sis-Hadjen - 30300
27. Zeïtoun-Fernous - 28000
28. Divrik - 11300
29. Bitlis - Mouche - 51500 / total 835500

Liste des prélats pendus, assassinés, emprisonnés et exilés

1. Diarbekir - Le père Tchekhlarian - brulé vif
2. Ismid - l’Archevèque Homoguim - exilé
3. Armach - Le supérieur du couvent Armach / l’evèque Mesrob - exilé
4. Brousse - Le père Taniclian - emprisonné
5. Césarée - l’Evèque Behriguian - emprisonné
6. Sivas - l’Evèque Knel Kalamkarian - assasiné
7. Edesse - Le pére Kasbarian exilé
8. Chabin-Karahisar - Le père Toriguian - pendu
9. Samsoun - Le père Hamazas - exilé
10. Trébizounde - Le père Thourian - emprisonné
11. Baybourt - Le père Hazarabedian - pendu
12. Kenakh - Le père Hamayak - exilé
13. Kharpout - Le père Khorenian - assasiné
14. Tcharsandjak - Le père Nalbandian - pendu
15. Haleb - L’Eveque Nersès Tanielian - exilé
16. Bitlis - Le père Kalenderian - exilé
17. Erzroum - L’Evèque Saadedian - assasiné
Des prélats des autres localité aucune nouvelle.


Anlage 2

Légation d’Allemagne – Sofia.

Malgré les assurances faites aux représentants des Grande Puissances à Constantinople, le gouvernement Turc a commencé inexorablement l’expulsion des Arméniens de Constantinople. Jusqu’à présent on a expulsé déjà 10000 personnes dont la majorité est assassinés dans les montagnes d’Ismid. La liste de 70000 hommes préparés.

Au nom de christianisme et d’humanité sauvez les derniers débris d’un peuple qu’on extermine et par une intervention efficace arrêtez le martyr des innocents.


Comité arménien.


Anlage 3

Nouveaux détails de l’expulsion de Cicilie.


Dr Shepard, missionnaire américain très connu l’Aïntab, qui réside depuis des années en Turquie donne les nouvelles suivantes tirées de son rapport.

L’ordre d’expulsion d’Aïntab est donné le 21 Juillet pour soixante familles. Quelques jours plus tard un second ordre est lancé pour soixante dix familles. Ensuite sont exilés 1500 personnes et le jour suivant 1000 personnes, de sorte que toute la colonie arménienne d’Aïntab est expulsés. Tous les efforts pour mettre à l’abris de cette décision les institutions américains sont restés sans résultat. Il est interdit aux expulsés de prendre même les choses de première nécessité excepte une bête de somme.

La première étape des exilés était Haleb où se trouvaient déjà entassé 15000 Arméniens qui étaient aussi destinés à être envoyé plus loin.

Des faibles efforts de résistance ont eu lieu seulement près Marach, par suite de l’assasinat d’un gendarme qui a été envoyé pour exécuter l’expulsion à Fendedjak, village arménien situé dans les montagnes d’Amanos, le gouvernement a envoyé immédiatement trois détachements qui ont réduit en cendre le village.

Les Zeïtouniotes plusieurs fois exécutèrent des tentatives réussies pour sauver les caravanes des exilés. En Cilicie l’expulsion se fait relativement dans les meilleurs conditions. Il est certain que tous les exilés sont pillés par les brigades, mais les viols et les assassinats ne prennent pas une aussi grande proportion que dans les provinces arméniennes.

Les quelques survivants de cette pénible expulsion sont dispersé dans les villages turc et arab; la plus grande partie des exilés se trouvent à Deyri-Sor où étaient déjà arrivés plus que 15000 Arméniens. De Deyri-Sor jusqu’au sud, Djerablus, Sasselau etc. - des étendues désertes et brûlées de sécheresse sont peuples d’Arméniens, exilés de toute part.

Dr Shepard raconte que le parcours de son voyage jusqu’à Constantinople les Arméniens de toutes les villes sont expulsés ou ils sont en train d’être expulsé.

Dans les endroits où le voyage se fait en chemin de fer le massacre n’est pas très étendus. [Unleserlich] ou le chemin de fer n’existe pas comme Diarbekir jusqu’à Eriza, Bitlis, Erzeroum etc. toute la population arménienne est massacré. Les jeunes hommes qui [unlerserlich] dans le corps d’Amelia sont totalement assassinés. Les femmes sont ou violés ou assassinées.

Le massacre est exécuté de tells façon qu’on ne puisse plus parler d’une nouvelle génération arménienne. Les enfants âgés de un à deux ans sont pris dans les familles turques, mais à partir de deux ans jusqu’à les plus vieux sont massacrés sans pitié.

Le nombres des Arméniens tués sur place, sans exagération est [unleserlich] plus que 200000 âmes, sans compter ceux qui sont exterminés avant l’expulsion, de sorte que on peut dire maintenant qu’il n’y a plus d’Arméniens en Arménie.


Les situations dans les autres endroits.

(Tiré par les statistiques)


Des 212 Arméniens expulsés de Husni-Man pour 128 personnes seulement sont arrivés à Haleb. 56 hommes et 11 femmes sont assassinés. 9 garçons et 3 filles sont enlevés. 6 personnes sont perdus.

Pendant la seconde expulsion sont exilés 696 personnes dont seulement 321 sont arrivés à Haleb. 206 hommes et 57 femmes sont tués; 19 garçon et 70 jeune femmes et filles enlevés. 23 personnes sont perdus.


Le convertissement en Islamisme ne sauve plus


Dans la région de Cilicie beaucoup d’Arméniens que par craintes de massacre voulaient devenir musulmans, commencent à être refusés par les turcs. Donc, on peut considérer comme perdu le dernier refuge d’un peuple menacé à mort.

Anlage 4

”L’Écho de Bulgarie” (27.août [9.septembre] 1915)

Pour l’Arménie.


M. Radoslavoff, président du conseil, a reçu hier la délégation pour l’Arménie qui lui a remis un mémoire et lui a décrit la situation des Arméniens en Turquie.

Le président du Conseil a promis à la délégation d’entreprendre les démarches nécessaires par l’intermédiaire de notre ministre à Constantinople et de faire parvenir au Grand vizir le mémoire qui lui a été remis.



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